Ici on fait un jeu de carte pour sensibiliser et donner des éléments de prévention du suicide à travers le jeu.

Contexte : Je participe régulièrement à des événements de vulgarisation scientifique et souhaitais profiter d’une sollicitation pour faire un peu de prévention suicide.

Objectif : Familiariser le public aux principaux facteurs de risques et de protection du suicide (dimension vulgarisation scientifique) et insister sur l’importance de prendre des nouvelles de l’autre tout en donnant des siennes (dimension prévention).

Matériel : Un jeu de 48 cartes composé de 5 familles de cartes : 12 cartes de la famille 1 « troubles de santé », 12 cartes de la famille 2 « facteurs environnementaux », 12 cartes de la famille 3 « parcours de vie », 6 cartes « danger global » et 6 cartes « facteurs de protection ». La première diapo est le verso. Il faut encore que je fasse une grosse session de modification en prenant en compte les retours de la relectrice, Manuela, cf. commentaire diapo 1.

Règles du jeu : l’objectif est simple, il faut survivre 8 tours. Si on possède 4 cartes de la même famille (f. 1, 2 ou 3), on se suicide et c’est perdu. Les cartes de la famille « danger global » compte comme étant une carte pour l’ensemble des familles tandis que les cartes « facteurs de protection » annulent un facteur de risque pour chacune des familles. Au début du jeu, chaque joueur possède une main équilibrée de 8 cartes (2 de chacune des familles 1, 2 et 3 et 1 des familles facteurs de protection et danger global). À chaque tour, simultanément, chaque joueur pose une carte face cachée devant chacun de ses voisins. Lorsque tout le monde a préparé les cartes, chacun pioche les cartes qu’il a devant lui et regarde s’il est mort. Lorsqu’un joueur meurt, il lègue aléatoirement deux cartes de sa main à chacun de ses voisins, ce qui peut avoir un effet cascade. Avec 1 jeu de cartes, il est possible de jouer à 6. On peut jouer à autant qu’on veut, tant qu’il y a assez de cartes disponibles. Comme tout le monde joue en même temps, on pourrait faire une partie à 50, ça ne pose pas de problème autre que la coordination de chacun avec les autres.

L'onglet "SPOILER" vous révèlera l'intérêt du jeu de carte, mais enlèvera tout le fun de le découvrir, à cliquer avec modération.

En pratique : Les parties de test tendent à révéler le fonctionnement suivant. Lors de la première partie, les joueurs prennent pour acquis qu’il s’agit d’une compétition dont le but est d’être le dernier survivant (cf. dans les règles j’annonce « vous devez survivre 8 tours »). Les joueurs distribuent leurs pires cartes aux voisins (les cartes « danger global ») et tout le monde meurt aux alentours du 2e tour. Parallèlement, les joueurs se familiarisent avec les facteurs de risque du suicide sur le ton de l’humour : « ah, j’étais sans abri, me voilà en prison, coup dur ! ». Après la défaite des joueurs, je (le maitre du jeu), leur annonce qu’ils ne sont pas très fort parce qu’ils sont tous morts au 2e tour et que l’objectif c’était d’atteindre le 8e. Les joueurs les plus compétitifs sont un peu vexés et disent que c’est statistiquement impossible de survivre plus longtemps sans se parler, etc. Globalement, à ce stade, je fais ressortir deux notions : 1) je n’ai jamais dit que c’était un jeu compétitif, ils ont pris ça pour acquis et c’est bien dommage, car, comme dans la vraie vie, c’est plus simple quand on l’envisage comme quelque chose de collaboratif. 2) je n’ai jamais dit qu’il était interdit de communiquer ; ils l’ont pris pour acquis et c’est bien dommage, car, comme dans la vraie vie, c’est important de prendre des nouvelles de son voisinage et d’en donner de manière claire. C’est aussi un moment où je rappelle que le jeu s’appelle « Sauvez-les tous ! ». Généralement, à ce stade, les joueurs demandent une deuxième partie. Celle-ci dure un peu plus longtemps, mais ça reste assez facile de perdre. Il suffit par exemple qu’un seul joueur panique et donne sa carte « danger global » à un autre joueur pour que ce dernier se retrouve sérieusement handicapé.

Morale de l’histoire : Une session de 2 parties avec débriefing au milieu dur une 30aine de minute et les règles ne sont pas très compliqué à comprendre ce qui rend le jeu assez accessible dans son ensemble. Les objectifs sont atteints de manière assez percutante puisque les joueurs sont impliqués dans le jeu et mis face à leur propre compétitivité là où il était simplement question de prendre soin les uns des autres.

Commencez par le client: trouvez ce qu'il veut et donner-le lui.

Vous vous dites que cette page est vraiment moche ? Que ça serait sympa de voir à quoi ressemble les cartes ? Envoyez moi un petit mail pour me dire que quelqu'un est arrivé jusqu'ici et je vous ferai la plus mignone des présentation !

flo.lombar@gmail.com